Premières lignes #4 – 11 septembre 2022

Ce rendez-vous a été créé par Ma Lecturothèque. Le principe est de vous partager, chaque semaine, les premières lignes d’un livre que l’on choisit.

Cette semaine, j’ai décidé de vous partager les premières lignes du Matin de Neverworld de Marisha Pessl. Cette lecture m’a beaucoup plu, j’ai apprécié être entraînée dans ce monde mystérieux. Cet extrait me dérange un peu, ou du moins une partie de l’extrait me dérange un peu à cause du SMS de Whitley, mais je n’ai pas forcément relevé d’autres éléments problématiques dans le reste du roman.

Je n’avais pas eu le moindre contact avec Whitley Lansing ni avec les autres depuis plus d’un an.

Alors quand je reçus son sms juste après mon dernier examen, il avait un goût d’inévitable, un peu comme une comète qui fend le ciel en pleine nuit : un aperçu du destin qui m’attendait.

No news. WTF. Putain. Désolée. #SyndromeTourette. Alors la fac ? Cette première année ?

Sérieux. Tu nous manques.

Rupture du voeu de silence BC mon anniv à Wincroft. Linda à Majorque et 3e mariage d’ESS Burt à St-Barth (avec une yogi vegan). On a la baraque pour le week-end. Comme dans le bon vieux temps.

Bumblebee, viens !

Carpe noctem.

«Jouir de la nuit.»

C’était la seule fille de ma connaissance vêtue de cuir version mannequin Dior qui balançait du latin comme si c’était sa langue maternelle.

-Alors, ce dernier examen ? me demanda ma mère en venant me cherche en voiture.

-J’ai confondu Socrate avec Platon et je n’ai pas eu le temps de finir ma dissert, répondis-je en bouclant ma ceinture de sécurité.

-Je suis sûre que tu t’en es très bien sortie, dit-elle en souriant. Qu’est-ce qu’il te reste à faire ?

-Rien.

Mon père et moi avions déjà vidé ma chambre, et j’avais même réussi à rapporter mes manuels à l’association étudiante de façon à récupérer trente pour cent de réduction à la rentrée. Casey, ma colocataire originaire de New Haven, était partie voir son petit ami tous les week-ends, si bien que je l’avais à peine croisée tout le temps de notre cohabitation.

Ma première année à Emerson College avait été aussi peu remarquée qu’une boutique close dans un centre commercial désert.

Jim aurait dit : «Il se trame quelque chose.»

Le Matin de Neverworld, Marisha Pessl.

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